vendredi 3 octobre 2014

A0543 Luttons contre le réchauffement sémantique !

Encore deux alertes hier !

J'ai eu dans les mains la carte de visite d'une directrice de cabinet d'un ministre.

Eh bien, j'ai découvert un nouveau mot: elle est cheffe de cabinet. Quelques degrés de plus dans la logosphère.

Ensuite, pendant l'émission "Des paroles et des actes" avec Alain Juppé, j'ai été frappé par l'insertion incessante dans les images des tweets de téléspectateurs.

Et on ne peut pas faire deux choses à la fois: lire le tweet et écouter le débat. Impossible pour notre cerveau.

Ensuite, on passe entre les mains de quatre vérificateurs, qui nous disent si ce que les invités ont dit est vrai. Ils sont derrière leur écran d'ordinateur. Comment font-ils eux pour, en direct,  en même temps écouter et vérifier ?

Enfin, la séquence "droit de suite" , des journalistes commentent à chaud les propos de l'invité, invité auquel on demande aussi de commenter les commentaires sur les remarques des vérificateurs de ce qu'il a dit. A quand les vérificateurs des commentaires sur les commentaires sur les remarques des vérificateurs des tweets sur les commentaires des ...

Oui, décidément,  luttons contre le réchauffement sémantique !

Heureusement que Juppé a la réputation d'être quelqu'un de "froid": ça lui a permis d'être très bon hier soir, de surnager tel un iceberg dans une mer tropicale de paroles.

2 commentaires:

Thomas Francart a dit…

Sur le wiktionnaire http://fr.wiktionary.org/wiki/cheffe

Où l'on apprend que le mot est d'origine Suisse, qu'il est utilisé de façon tout à fait officielle dans les textes de loi française, et qu'il peut également correspondre à la conjugaison du verbe "cheffer" (dire chef, faire le chef)

Jean Rohmer a dit…

Dont acte ! Néanmoins, je me demande si, d'un point de vue syntaxique, grammatical et non lexical, dans "Ingénieur EN chef" ce qui suit le EN est accordable. Un peu comme dans "chef d'accusation".