vendredi 16 mai 2014

A0468 De Natura Numericum: Ecriture Imprimerie Numérique

On invoque souvent  la continuité entre trois révolutions: l'invention de l'écriture, l'invention de l'imprimerie, l'invention du numérique.

Encore que parler de continuité dans les révolutions, c'est un peu osé.

Le numérique est une plus grande révolution que les deux précédentes.

L'écriture et l'imprimerie n'ont d'utilité que parce qu'elles ont été précédées d'une bien plus grande invention: le langage (parlé), qui les a précédées sans doute de centaines de milliers d'années.

L'écriture et l'imprimerie ont des points communs avec le numérique:

L'écriture est un codage de la sonorité du langage parlé (surtout dans ses stades syllabiques et alphabétiques qui ont suivi l'idéographique initial). Le codage est un prérequis du numérique.

L'imprimerie est d'une part un mécanisme de programmation d'une machine, par l'idée de réutiliser et de recombiner des caractères élémentaires, un peu comme un programme informatique est une combinaison d'instructions élémentaires. Dans les deux cas l'étymologie de programme ("écrit à l'avance") s'applique parfaitement.

L'imprimerie est d'autre part un mécanisme de duplication d'informations, beaucoup plus rapide que la copie manuelle ou la mémorisation par cœur, qui  préfigure la capacité du numérique à copier / coller.

Mais le numérique va plus loin, est plus vaste,  car il n'a pas besoin du prérequis du langage pour se rendre utile.

Le numérique est à la fois un corps minéral d'un type nouveau, application de la physique du solide, et un corps animé d'un type nouveau, animé par les oscillations d'un quartz. Ses applications au traitement du langage, dans la continuité de l'écriture et de l'imprimerie, ne sont qu'une toute petite partie de son potentiel.

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