Dans Les Échos du 30 Juin 2016, encore une tribune sur le thème "Il n'y a pas assez de femmes dans les métiers du Numérique".
Les trois signataires, Catherine, Thaima et Claudine déplorent les pourcentages habituels, en baisse constante, déplorent que les filles "s'excluent" de cette industrie, déplorent qu'elles-mêmes aient peiné à trouvé des conférencières pour la récente manifestation "Viva Technology".
Je trouve ces pressions assez intolérables.
A quand le droit des filles à ne pas aimer le numérique ? De nos jours on pétitionne pour moins que ça.
Ne devrait-on pas plutôt leur reconnaître la liberté d'esprit, la lucidité, l'esprit critique, le courage de s'avouer quelque peu dégoûtées par la programmation en C++, par l'ingurgitation nécessaire des 10000 pages de documentation de Java J2EE, de s'avouer peu passionnées par les infantiles "Hello World" qui ouvrent obligatoirement tout ouvrage sur le dernier langage à la mode, bricolé par un de leurs petits copains qui s'est enfermé tout un week-end pour arriver à ce résultat plutôt que des les emmener au bal danser?
Quiconque a dirigé des séances de travaux pratiques de programmation sait que, dans les rares binômes garçon-fille, c'est toujours la fille qui commande, qui pose des questions, qui argumente, qui contrôle, et le garçon qui pisse du code ?
Pour une fois que les filles dominent les garçons dans la vie professionnelle, au nom de quoi les détourner de cette supériorité?
En fait, dans notre économie numérique, on manque de développeurs, et ceux qui sont du côté du manche ne s'intéressent aux filles que comme chair à coder supplémentaire, voire supplétive.
D'ailleurs, Catherine, Thaima et Claudine mangent le morceau: elles citent une étude démontrant que "la présence accrue des femmes dans le numérique pourrait augmenter de 9 milliards le PNB de l'Union Européenne chaque année" ... et par voie de conséquence la richesse de leurs employeurs respectifs.
En gros, les filles sont montrées du doigt car elles freinent la digitalisation du monde.
Mais Catherine, Thaima et Claudine savent certainement de quoi elles parlent. Euh, bon, elles sortent de l'ESSEC, Sciences-Po, Columbia ou d'études de Droit. Faites ce que je dis ...
En fait, la vraie question est "comment rendre les carrières du numérique plus attirantes, comment rendre l'informatique elle-même plus attrayante". Et d'ailleurs le jour où elle attirerait plus les filles, elle attirerait plus les garçons aussi.
S'il n'y a pas assez de filles -et de jeunes en général- à choisir les métiers du numérique, c'est d'abord la faute des informaticiens qui ne font pas assez d'efforts pour adoucir le côté "pas très folichon" des langages,outils, méthodes, métiers de leur domaine.
Voir aussi à ce sujet:
http://plexus-logos-calx.blogspot.fr/2009/10/a0019-notre-avenir-nest-pas-entierement.html
http://plexus-logos-calx.blogspot.fr/2014/06/a0495-les-metiers-du-numerique-et-les.html
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